Né en 1894 d'un père immigré sicilien et d'une mère irlandaise à Glendale dans le New Hampshire, il grandit en tant que garçon d'écurie où il passait ses journées à nourrir et entretenir des chevaux de courses, rêvant un jour de pouvoir en monter un et de partir loin.
Son père Enzo était dur avec lui, le privant d'éducation et de vie sociale, son penchant pour l'alcool en faisait quelqu'un de violent et avide de dépenser ses quelques dollars en whisky et bières. Heureusement sa mère Ava et sa soeur Elizabeth lui permit de s'accrocher jusqu'à au jour où son père mourut d'une cirrhose en 1908, reprenant l'affaire familiale aussi bien qu'il pu. Sa mère ne tarda à suivre puisqu'elle succomba à la tuberculose en 1910, laissant Luigi et Elizabeth seuls.
C'est en 1911, à l'age de 17 ans qu'il fit la rencontre de Salvator Esposito, un gangster de Boston venu faire une proposition au jeune garçon.
"Dans 3 jours, un homme du nom de Charles Lindberg, viendra poser sa jument, une pure sang arabe à la robe noir, pour la faire ferrer, arrange toi pour qu'elle boite 3 heures après la pose et tu seras riche gamin. Sinon on reviendra faire un joli feu de bois avec ta porcherie."
Voyant là l'occasion qui lui manquait pour refaire sa vie, et celle de sa soeur qui se destinait déjà au couvent de la région si les choses ne s'arrangeait pas. Et Charles vint comme prévu, un homme d'une quarantaine d'années, hautain envers tout ceux qu'il ne jugeait pas digne de son statut, il ordonna que sa jument soit ferrée à la hauteur de ses exigences, la laissant passer la nuit à l'écurie pour la préparer pour le plus grand derby de la côte Est de cette année.
Travaillant toute la nuit à son œuvre, Charles revint le lendemain chercher sa précieuse bête et fit inspecter le travail par son jockey.
"C'est du bon boulot pour un gamin, fer chromé sur mesure, les clous sont fixes, aucun jeu, pas mal!" Fit il en ajoutant un signe de tête à son patron.
"J'ai aussi pris soin de la nourrir avec du foin frais, sélectionné pour l'occasion, manquerai plus qu'elle fasse un malaise sur la piste.
_ Bien gamin, si jamais elle remporte le derby de ce soir, tu iras loin, parole de Lindberg"
Sur ces mots, il fit monter la jument à l'arrière d'un camion avant de payer 5 Dollars au jeune Luigi. Peu après son départ, Salvator refit surface pour demander si tout allait se passer comme prévu. Sûr de son coup, Luigi lui assura qu'elle ne passera jamais la ligne d'arrivé en tête.
Afin de s'en assurer il prit en otage Luigi et Elizabeth pour les accompagner en ville.
Elizabeth était retenu dans une chambre d'hôtel avec 2 gardes, qui avait pour consigne claire que s'il arrivait quoi que ce soit à la fille, ils savaient ce qui leurs arriveraient, et pris Luigi dans une loge de l'hippodrome pour assister à la course.
Sur la ligne de départ, les plus belles montures que Luigi eut jamais vu de sa vie, des purs sang arabes, anglais, des bityugs Russes, des trotteurs français, et bien sûr la jument dont il s'était occupé durant la nuit.
"Alors, tu lui as fait quoi? Rien de trop prévisible j'espère?
_ Elle sera première jusqu'à la dernière ligne droite, si je compte bien, dans une heure et vingt minutes elle commencera à ralentir l'allure suffisamment pour avoir la quatrième place. Et tout accusera le jockey.
_ Tu m'as l'air bien sûr de toi gamin.
_ J'ai peut être laissé un peu d'ergot de seigle dans son foin juste avant qu'ils viennent la chercher."
Abasourdi, Salvator ne trouva pas les mots devant le culot du jeune Luigi alors que le coup de feu retentit et que le stade se retrouva plongé dans le chaos des cris et du martèlement des sabots sur la terre battue. Et comme il l'avait prédit, alors qu'elle était première jusqu'à la dernière ligne droite, la jument commença à ralentir malgré les coup de cravache de son jockey, juste assez pour qu'elle se fasse devancer et termine à la quatrième place.
Ainsi débutait la légende de Luigi De Luca, que Salvator prit sous son aile en repartant pour Boston. Il ne manqua pas d'inscrire Elizabeth dans une école d'infirmière sage femme afin qu'elle puisse réaliser son rêve.
Les années passèrent et profitant de la prohibition et de ses oncles restés en Irlande, il fit passer des armes et de l'alcool de contrebande, tout en continuant de truquer des courses, sa fortune finit par s'agrandir assez pour réclamer une licence de bookmaker à l'état du Massachussetts pour couvrir ses activités.
Aujourd'hui à la tête d'une des familles les plus influentes de Boston, la Red Iron Mafia continue de faire parler d'elle dans le trafic d'armes, d'alcool et de paris sportif illégaux.