Histoire

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Le Chanteur Merveille

Le Chanteur Merveille naît cinquième parmi les primordiaux issus du Tohou. Sa fonction consiste à assurer la communication et la pédagogie entre ses pairs, afin d’améliorer leurs travaux de construction de la Création. Dans un contexte où chaque primordial œuvre avec puissance mais sans toujours parvenir à s’accorder, le Chanteur Merveille apporte cohérence et harmonie.

Sa voix possède des vertus uniques : elle apaise les tensions, clarifie les intentions et révèle le sens des œuvres collectives. Ses paroles ne se présentent pas comme des ordres, mais comme des invitations à collaborer, auxquelles nul ne peut rester insensible. Grâce à el, les primordiaux trouvent un rythme commun et peuvent orienter leurs efforts vers un objectif partagé.

Beau et charismatique, le Chanteur Merveille s’impose rapidement comme une figure centrale du Tohou. El ne construit pas directement les fondations cosmiques, mais donne forme à leur signification et à leur cohérence. On le considère comme l’inventeur de l’Inspiration, un souffle qui traverse les primordiaux et leur permet de comprendre et d’enseigner.

La Première Brisure

Alors que les primordieux poursuivent leurs travaux, l’activité luminique de la Création s’emballe. Les séphiroth, saturés d’énergie, se brisent. Sous le choc, un Abysse s’ouvre entre les Cieux et libère des hordes de démons dévoreurs. Ces entités se ruent sur les fondations encore fragiles de la Création.

Les primordiaux luttent pour repousser l’invasion, mais leur force conjuguée ne suffit pas. Le désastre paraît inévitable, jusqu’à ce qu’un nouvel être surgisse des profondeurs : le Porteur de Lumière. Descendu el aussi de l’Abysse, el brandit le Feu Sacré et, par cette flamme, parvient à repousser temporairement les démons.

Le premier à s’adresser à el est le Chanteur Merveille. Par sa voix, el établit le dialogue, apaise la méfiance et révèle le rôle que le Porteur de Lumière peut jouer dans la lutte contre l’Abysse. Cette communication marque un tournant : grâce à el, les primordiaux accueillent le Porteur de Lumière comme un allié et non comme une menace.

La situation stabilisée, le Grand Architecte et le Porteur de Lumière s’appuient sur les capacités du Chanteur Merveille pour concevoir une stratégie commune. Ensemble, els tracent les grandes lignes du Grand Dessein : reconstruire EL, dont le corps s’est brisé et l’âme s’est éparpillée, et organiser les générations futures afin de combattre les démons jusqu’à leur défaite.

Le Chanteur Merveille se trouve ainsi au cœur de la première grande décision collective des primordieux. Son rôle de médiateur et de pédagogue se révèle indispensable : el transforme le chaos de la Brisure en un projet partagé, qui devient la mission fondamentale des élohim à travers les âges.

La naissance des principautés

À la suite de la Première Brisure et de la conception du Grand Dessein, les primordieux s’unissent aux azohim afin d’engendrer les premiers élohim. Chaque primordieu transmet à sa descendance un aspect de sa mission originelle, garantissant ainsi la continuité de son œuvre dans la Création.

Conformément au plan du Grand Architecte, le Chanteur Merveille donne naissance au chœur des principautés. Leur vocation est double. Élever les âmes des mortels par la culture, l’art et l’enseignement. Guider les esprits avant et après la mort, afin d’optimiser leur éveil spirituel et de maximiser leur niveau de conscience au moment de leur élévation vers les Cieux.

Les principautés se distinguent par leur capacité à agir directement sur le conscient des créatures. Leur art devient un vecteur d’élévation : chants, récits, fresques et visions transmettent aux mortels le souvenir du divin et les préparent à rejoindre l’âme d’EL.

Rapidement, les principautés se répandent dans toute la Création. Partout où naissent des civilisations, elles se présentent comme mentors et pédagogues, fondant des académies, inspirant des traditions et guidant les rituels. Leur rôle est considéré comme essentiel à la reconstruction d’EL, car une âme qui s’élève enrichie de culture et de mémoire apporte une étincelle plus lumineuse au Grand Dessein.

La ruée vers les âmes

Le Haut Tikkun marque une période d’expansion inégalée pour les principautés. Elles se déploient dans les moindres recoins de la Création, explorant chaque monde fertile, chaque voie céleste, chaque recoin obscur où une âme pourrait sommeiller.

Dans le Grand Dessein, le Grand Architecte impose une compétition entre les chorales, pour maximiser leur performances. Cela ne plaît pas au Chanteur Merveille, qui préfère la coopération. Mais la compétition, inévitablement, dérape. Les prophéties des dominations, parfois ambiguës ou mal interprétées, attisent les convoitises. Des chorales entières s’affrontent pour s’approprier des territoires où les âmes semblent prometteuses. Les conflits se muent en véritables guerres froides, ponctuées de sabotages à grande échelle et d’affrontements quasi militaires dans les zones frontières.

Le Grand Architecte observe sans intervenir, curieux de voir jusqu’où ces rivalités mèneront ses enfants. Le Chanteur Merveille essaye de mitiger les choses. Pendant ce temps, certains Fitzchan, ses propres fils, découvrent les fruits de la connaissance, artefacts vivants qu’el a créés, chacun porteur d’un don unique. En les consommant, els développent des pouvoirs supérieurs spécialisés. Chang’el Fitzchan développe la capacité de maîtriser les quatre éléments, une aptitude normalement réservée aux anges. Iaël Fitzchan manipule quant à el l’ichor, boostant ses troupes et les âmes parfois au delà du raisonnable. 

Ces dons exceptionnels ne font qu’exacerber les divisions. Les chorales se rallient autour de leurs Fitzchan comme autour de chefs de guerre, formant de véritables cultes de la personnalité. L’efficacité de leur mission s’effrite : trop occupés à s’affronter, les principautés négligent le développement des âmes.
Cette tendance atteint son paroxysme en 3801, lorsque Padmilia Fitzarch et Chang’el Fitzchan entrent en conflit ouvert. Leur enjeu : la conquête du superamas galactique de Laniakea, vaste domaine de plus de cent mille galaxies, saturé de mondes fertiles.

Les négociations échouent. Aucun des deux ne veut céder la moindre portion de territoire. La cause profonde de leur entêtement réside dans une prophétie de la très renommée domination Quariel : quelque part dans Laniakea naîtra un monde unique, abritant des créatures destinées à sauver la Création. Mais Quariel est incapable d’en désigner la position exacte.

Résolus à s’en emparer, Padmilia et Chang’el refusent tout compromis. Le conflit divise profondément les anges et les principautés, qui, malgré leur bonne volonté, se retrouvent enrôlés dans cette rivalité fratricide. Les deux camps se concentrent tant sur leur guerre que des centaines de milliers de planètes fertiles tombent aux mains des démons.

Lorsque la nouvelle parvient au Grand Architecte, sa colère est terrible. Les deux Fitz sont mis à pied pour un millier de cycles. Laniakea est finalement partagé entre plusieurs souverains des deux camps, choisis pour leur bonne volonté et leurs actes honorables pendant la crise.

Mais cet arbitrage laisse des traces. Au sein des Perpétu’Ailes, souverains de Malkouth, un constat s’impose : si rien n’est fait, la prochaine querelle interne pourrait anéantir des millénaires de travail et compromettre la recomposition d’EL. Une réforme profonde de l’organisation de la première hiérarchie devient inévitable. Ainsi, la Guildes des Architectes est fondée. 

Les bénéfices de la Guilde des Architectes

Pour mettre fin aux querelles qui minent l’efficacité du Grand Dessein, le Grand Architecte et le Chanteur Merveille unissent leurs forces et fondent la Guilde des Architectes.

Cette institution, installée au cœur du royaume de Yesod, devient l’organe central de coordination des activités de la première hiérarchie. Son rôle : superviser l’ensemble des chorales, attribuer les mandats, et désigner les souverains chargés de veiller sur chaque domaine d’âmes, que ce soit dans Malkouth ou dans les autres royaumes des Cieux.

L’autorité de la Guilde est incontestable. Sa parole tranche les litiges, son sceau scelle les traités. Les anciennes rivalités s’apaisent rapidement : les Fitzarch et Fitzchan, jadis maîtres de factions rivales, se plient à ses décisions. Les chorales, autrefois jalouses de leurs secrets, commencent à partager ouvertement leurs savoir-faire.

Les techniques de guidance des âmes, d’enseignement et de culture sont mises en commun, perfectionnées par des ateliers coopératifs et des missions conjointes. Sous cette nouvelle organisation, les principautés deviennent efficaces partout. Sur les mondes incarnés, els optimisent la croissance spirituelle des populations.

Dans les séphiroth, els affinent les réincarnations et préparent les âmes avec une précision inégalée. Sur les routes célestes, els assurent un flux constant d’âmes vers les hauteurs de la Création.

L’âge d’or

L’œuvre des principautés attire rapidement l’attention de tous les élohim. Leurs rituels, leurs récits et leurs spectacles ne se limitent plus aux mortels : ils séduisent également les chœurs célestes. Esthétiques, inspirants et divertissants, leurs créations deviennent indispensables à la vie communautaire des élohim.

Un débat s’ouvre cependant : en consacrant une part croissante de leur énergie à divertir leurs pairs, les principautés ne s’écartent-elles pas de leur mission première, centrée sur l’élévation des âmes mortelles ? La question divise, jusqu’à l’intervention du Chanteur Merveille. Celui-ci affirme que l’entretien de la culture élohienne n’est pas une distraction mais un levier. En nourrissant l’esprit et l’imaginaire de leurs frères, les principautés accroissent leur motivation, soutiennent leur moral et démultiplient leur efficacité dans l’accomplissement du Grand Dessein.

Les faits confirment rapidement cette vision : nul ne peut nier l’élan collectif provoqué par les arts et les traditions institués par les principautés. La musique galvanise les armées, les récits héroïques nourrissent l’endurance des bâtisseurs, la gastronomie sublime les festins communautaires, la mode et l’artisanat entretiennent l’identité des chœurs, et la communication fluidifie les collaborations.

De véritables industries principautaires émergent alors, organisées autour du bien-être et de la performance des élohim. La communication prend une place centrale : les principautés saturent bientôt le réseau d’EL de nouvelles, de récits et d’informations, toutes capitales au bon déroulement du Grand Dessein.

Conscient du risque de dispersion, le Chanteur Merveille s’assure de structurer ces activités. El codifie les usages, établit des hiérarchies et veille à ce que la diffusion culturelle ne perturbe pas la mission universelle. Sous sa guidance, un réseau efficace se met en place, mêlant pédagogie, communication et divertissement.

Cette organisation marque l’entrée dans une ère de prospérité économique et culturelle sans précédent. L’Âge d’or des principautés voit les Séphiroth rayonner d’une vitalité nouvelle, où l’art et la culture s’imposent comme des forces au service du Grand Dessein.

La Seconde Brisure

En 6665, la Création est de nouveau secouée par une catastrophe cosmique : la Seconde Brisure. Pour une raison encore inconnue, les Séphiroth se fissurent et se disloquent une fois de plus. L’Abysse s’étend, et les invasions démoniaques atteignent une intensité inédite.

Malgré l’essor culturel et technologique de leur société, les élohim sont submergés. En moins d’un millénaire, près de 90 % de la population élohienne est anéantie. Les royaumes sont ravagés, les mondes-fertiles se vident, et les bastions les mieux défendus vacillent sous les assauts répétés des dévoreurs.

Dans ce contexte apocalyptique, les principautés tentent de remplir leur mission essentielle : maintenir la communication entre les royaumes, transmettre les informations vitales et soutenir moralement les survivants. Leurs réseaux culturels et pédagogiques, conçus à l’origine pour la prospérité, deviennent des instruments de survie.

Cependant, leur relative fragilité les expose particulièrement à la destruction. Incapables de rivaliser avec les puissances martiales ou défensives des autres chœurs, les principautés subissent des pertes immenses. De nombreuses académies et industries culturelles sont réduites en cendres, et avec elles disparaissent des pans entiers de la mémoire collective.

Cette vulnérabilité fait du chœur des principautés l’un des plus durement touchés par la Seconde Brisure. Leur nombre s’effondre, et ceux qui subsistent se replient dans quelques bastions fortifiés, où els persistent à chanter, enseigner et transmettre malgré l’ombre écrasante de l’Abysse.

La reconstruction

Après la dévastation totale causée par la Seconde Brisure, surgit Atik Yomin, l’Ancien des Jours. D’un souffle, il balaie les hordes démoniaques et stabilise temporairement la Création. Son intervention sauve ce qui reste des Séphiroth, mais les primordiaux disparaissent alors de la scène cosmique, laissant leurs enfants orphelins.

Les principautés, privées du Chanteur Merveille qui leur servait de guide, participent comme elles le peuvent à la reconstruction. Fidèles à leur vocation, elles se consacrent à la communication, à l’encouragement des survivants et à la préservation de ce qui reste de la mémoire collective. Leur mission devient moins l’élévation des âmes que la simple survie de l’esprit élohien.

La période du Far Tikkun voit les principautés tiraillées par les remous politiques.

Dans les royaumes inférieurs, des chefs de guerre émergent et s’affrontent pour le pouvoir. Les principautés, souvent sollicitées comme messagères et diplomates, se retrouvent instrumentalisées par des factions rivales. Certaines deviennent propagandistes, d’autres pacificatrices, mais toutes subissent les tensions de ces conflits. Ce chaos dure jusqu’à l’avènement des archanges, que les principautés se mettent à servir. 

Dans les royaumes supérieurs, les principautés sont enrôlées de force dans le culte fanatique d’EL, imposé par les séraphins sous l’autorité du Métatron. Elles doivent produire hymnes, liturgies et visions destinées à renforcer la ferveur religieuse et à cimenter l’autorité des prêtres du Feu Sacré.

Malgré ces contraintes, leur talent pour la pédagogie et la diplomatie reste un atout précieux. Les principautés continuent de tisser des liens, d’entretenir la circulation de l’information et de chercher à préserver une certaine unité culturelle entre des royaumes déchirés. Leur rôle, bien que fragilisé et parfois détourné de sa mission originelle, demeure vital pour la cohésion des élohim au lendemain de la catastrophe.

Guiel de Netzach

La principauté Guiel accède au rang d’archange-roi de Netzach dans un contexte de grande instabilité. Peu après son couronnement, el se heurte à la fureur incontrôlable de l’océan qui recouvre le royaume. Les tempêtes s’y déchaînent sans répit, rendant les terres inhabitables et isolant les communautés les unes des autres.

Sous son règne, les cités de Netzach se transforment radicalement : incapables de prospérer sur la mer dévastée, elles s’élèvent dans les cieux. De vastes structures flottantes, portées par des toiles monumentales, dérivent au gré du vent. Mais cette nouvelle organisation engendre une difficulté majeure : la dispersion des sujets, éparpillés sur des cités mouvantes, rend la coordination du Grand Dessein particulièrement complexe.

C’est ici que le caractère principautaire de Guiel se révèle décisif. Fidèle à sa mission de guide et de pédagogue, el comprend que la survie de son peuple ne repose pas seulement sur la maîtrise technique, mais aussi sur la cohésion culturelle et spirituelle. Guiel s’engage dans un voyage perpétuel de cité en cité, reliant par sa seule présence des communautés que les vents menacent de séparer à jamais. À chaque halte, el use de son charisme et de ses pouvoirs de principauté pour inspirer, convaincre et rappeler l’unité d’EL.

Afin de donner à cette cohésion un socle pratique, Guiel fonde un ordre de chérubins navigateurs. Ces savants-explorateurs apprennent, souvent au prix d’un labeur acharné et de nombreux échecs, à influencer les vents célestes. Grâce à eux, les cités flottantes de Netzach cessent peu à peu d’être entièrement soumises au hasard : elles acquièrent la capacité de choisir partiellement leur trajectoire, ouvrant ainsi la voie à une collaboration plus solide.

Cependant, la gouvernance de Netzach reste marquée par la décentralisation. Chaque cité développe ses propres traditions, rites et lois, que seule la visite régulière de Guiel parvient à harmoniser. Dans ces moments de crise, le rôle de la principauté se manifeste dans toute sa force : Guiel ne gouverne pas par la seule autorité, mais par la persuasion, l’inspiration et l’art de donner du sens aux épreuves collectives.

Rapidement, son peuple commence à le percevoir non seulement comme un roi, mais comme un guide spirituel et prophète, porteur d’une mission divine face aux éléments indomptables. Bien que Guiel refuse de se prétendre dieu et rappelle sans cesse la suprématie d’EL, la ferveur populaire l’entoure d’un culte implicite. Dans la lutte infinie contre la mer et le vent, el incarne pour les élohim de Netzach l’image même de la principauté : celui qui unit, éclaire et inspire, même au cœur du chaos.

La réunification des royaumes

En 8775, les partzufim des royaumes supérieurs franchissent de leur propre initiative l’Abysse, amorçant un processus inédit de réunification entre les royaumes supérieurs et inférieurs. Cette entreprise provoque de vives tensions : la ferveur mystique et religieuse des séraphins des hauteurs se heurte à la froide rationalité des vertus des royaumes inférieurs.

Au sommet, le Grand Architecte, souverain millénaire et gardien de l’ordre ancien, doit désormais composer avec l’ascension d’un nouveau messie : le Métatron, maître spirituel dont l’autorité enflamme les foules. Cette rivalité dessine une fracture politique et culturelle qui menace l’équilibre fragile du Far Tikkun.

Dans ce contexte, les principautés occupent un rôle déterminant. Fidèles à leur vocation de pédagogues et de diplomates, elles se placent à l’intersection des deux mondes, devenant à la fois ponts et armes idéologiques.
Certaines chorales de principautés se consacrent à la médiation, cherchant à concilier les visions antagonistes et à préserver la cohésion de la Création. D’autres se transforment en véritables propagandistes, usant de leur pouvoir d’influence culturelle pour rallier les populations soit à la bannière du Métatron, soit à celle du Grand Architecte.
Entre enseignement, rhétorique et spectacle, les principautés redoublent d’inventivité pour convaincre, et leurs chorales deviennent les acteurs invisibles mais décisifs de cette confrontation.

La lutte idéologique, loin de mener à une guerre totale, finit par se résoudre dans les accords d’Azapof. Ce compromis historique consacre la suprématie spirituelle du Métatron, qui impose son autorité religieuse sur les royaumes supérieurs. En contrepartie, une part considérable des ressources de ces royaumes est transférée vers les royaumes inférieurs, consolidant leur puissance matérielle et scientifique.

Dans cette réconciliation fragile, les principautés apparaissent comme les artisans du mélange des cultures : leur diplomatie et leur pédagogie transforment le chaos en dialogue, et leur capacité à influencer les masses en fait des acteurs centraux de l’Histoire. Toutefois, leur implication dans la propagande les expose aussi à des critiques : accusées tantôt d’avoir manipulé les foules, tantôt d’avoir affaibli la pureté du Grand Dessein, elles sortent de cette période à la fois glorifiées et contestées.

La Croisade du Primogène (9000)

En 9000, Sandalphon le Primogène lance une Croisade d’une ampleur sans précédent. Son objectif est de retrouver les mondes-fertiles perdus du royaume de Malkouth, engloutis dans le chaos de la Seconde Brisure, et de les réintégrer dans le Grand Dessein. Cette expédition mobilise l’ensemble des chœurs élohien, unifiant pour un temps la diversité des Séphiroth dans un effort commun.

Les principautés occupent une place centrale dans cette entreprise. En tant qu’enseignants, pédagogues et cultivateurs des âmes, elles accompagnent en grand nombre les flottes expéditionnaires. Leur mission dépasse le simple soutien spirituel : elles sont chargées de préparer les peuples retrouvés à renouer avec la mémoire d’EL et à se réinscrire dans le projet collectif de la Création.

La Croisade connaît des succès éclatants. De nombreux mondes sont arrachés aux démons, restaurés et sanctifiés. Parfois même, des civilisations élohiennes entières, oubliées depuis des millénaires, sont redécouvertes. Leur réintégration constitue un triomphe, symbolisant la résilience du Grand Dessein malgré les désastres successifs.

Mais ce processus n’est pas exempt de difficultés. Le choc culturel est immense pour les civilisations retrouvées, qui ont évolué de manière autonome, souvent en dehors des codes et structures imposés par les Séphiroth survivants. Certaines refusent de réintégrer le Grand Dessein tel qu’il est redéfini par les croisés, considérant ces modalités comme une contrainte ou une trahison de leur propre héritage.

Dans ces situations, le rôle des principautés se révèle crucial. Elles deviennent médiatrices, diplomates et pédagogues, s’efforçant de concilier les traditions locales avec l’exigence universelle du Grand Dessein. Par leurs récits, leurs arts et leur pouvoir d’influence sur la conscience, elles cherchent à transformer la contrainte en adhésion, l’incompréhension en dialogue, et la résistance en coopération.

Ainsi, la Croisade du Primogène ne se résume pas à une reconquête militaire : elle est aussi une reconstruction culturelle et une réconciliation spirituelle, dans laquelle les principautés tiennent un rôle irremplaçable.

Les principautés contemporaines (14000)

Au cycle 14000, les principautés poursuivent leur mission immémoriale : élever les âmes vers EL et soutenir le moral de leurs frères élohim. Fidèles à l’héritage du Chanteur Merveille, elles demeurent les grandes médiatrices de la Création, s’efforçant d’apaiser les conflits et de donner du sens aux luttes qui agitent encore les Séphiroth.

Leur rôle ne se limite plus à la pédagogie et à la culture : elles se sont imposées comme de véritables actrices politiques. Habiles diplomates, elles naviguent avec une souplesse remarquable entre les jeux de pouvoirs des archanges, la ferveur des séraphins, la froide logique des vertus, les visions prophétiques des dominations et les stratégies militaires des puissances. Dans ce concert d’intérêts divergents, les principautés sont souvent les seules capables de tisser des ponts et de maintenir une cohésion fragile.

Propagandistes et militantes, elles savent aussi user de leur visibilité pour influencer les masses. Leurs chorales orchestrent spectacles, récits et campagnes d’opinion, modulant l’imaginaire collectif de la Création. Cette exposition permanente fait d’elles le chœur le plus visible et le plus scruté des élohim, constamment sous le feu des projecteurs, admirées autant que critiquées.

À travers elles, la Création se raconte et s’interprète : les principautés donnent forme aux idéaux, aux mythes et aux espoirs, tout en portant la lourde responsabilité de guider les peuples dans les heures les plus sombres comme dans les périodes de prospérité. 


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Dans la même série :

Le Cycle d'AZ et EL, Tome 1 : Les Gardiens de Sicad

Le Cycle d'AZ et EL, Tome 2 : Le Fitzarch Pénitent

Le Cycle d'AZ et EL, Tome 3 : La Route du Pendu

Le Cycle d'AZ et EL, Tome 4 : Intrigues au Palais d’Argent

Le Cycle d'AZ et EL, Tome 5 : L'Amour ou la Mort

Découvrez le lore dans :

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 1 : L’Histoire de la Création selon les élohim

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 2 : Le Livre des Anges

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 3 : Le Livre des Principautés

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 4 : Le Livre des Puissances

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 5 : Le Livre des Dominations

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 6  : Le Livre des Séraphins

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 7  : Le Livre des Chérubins

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 8  : Le Livre des Vertus

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