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Histoire

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Le Porteur de Lumière 

Lorsque la Première Brisure survint, les Séphiroth, saturés d’un excès d’énergie luminique, se fendirent et se brisèrent. Cette déchirure cosmique ouvrit l’Abysse, d’où jaillirent des hordes démoniaques se ruant pour dévorer la Création. Les six primordieux, enfants premiers d’EL, se dressèrent pour repousser les ténèbres, mais leurs forces combinées ne suffisaient pas : vague après vague, les démons les submergeaient, menaçant d’anéantir toute existence.

C’est alors qu’un miracle se produisit. Des profondeurs mêmes de l’Abysse, là où la lumière semblait à jamais étouffée, une flamme jaillit : le Porteur de Lumière, dernier des primordieux, surgit comme l’ultime don d’EL à sa Création. Son halo resplendissait d’un feu inconnu, le Feu Sacré, incarnation directe de la lumière d’EL. Avec cette puissance, el dispersa les démons, brûlant leurs chairs d’ombre et imposant un répit salvateur aux siens. 

Réuni à ses frères primordieux, le Porteur de Lumière ne tarda pas à assumer le rôle de guide aux côtés du Grand Architecte. Leur œuvre commune fut colossale : reconstituer EL, dont l’âme s’était éparpillée en myriades de fragments et dont le corps s’était disloqué en mondes entiers.

Le don du Feu Sacré

Pour reconstruire la Création, le Porteur de Lumière employa son Feu Sacré à façonner les azohim, nées des éclats cristallins tombés des Séphiroth brisés. Les primordieux s’unirent ensuite à elles, et de leur union naquirent les élohim.

Parmi ces derniers, un chœur singulier reçut en héritage la puissance même du Porteur de Lumière : les séraphins. À els seuls fut confiée la garde du Feu Sacré, ce feu qui purifie et consume, qui protège la Création des ténèbres mais peut aussi l’anéantir s’il est mal employé.

La mission des séraphins

Les séraphins devinrent les prêtres ardents de la Création. Leur vocation ne fut pas seulement guerrière : ils étaient les purificateurs. Avec leurs flammes, ils commencèrent à réparer les Séphiroth fissurés, cautérisant les failles luminiques et restaurant l’ordre originel. Leur feu devint symbole de sacralité, allumé dans les temples et sur les champs de bataille, rappelant à tous la lumière d’EL.

Mais leur tâche ne s’arrêtait pas à la réparation du monde. Héritiers directs du miracle du Porteur de Lumière, els incarnaient la certitude que, même dans les ténèbres les plus profondes, une étincelle pouvait surgir pour raviver l’espérance. Leur existence rappelait que la lumière n’est jamais définitivement vaincue, et que le feu d’EL, transmis de génération en génération, brûle encore dans le cœur de ses enfants.

Les Saints Forger’ailes

Les élohim de la troisième hiérarchie commencent par réparer les séphiroth brisés : Hessed, Guebourah, Tiphéreth, Netzach, Hod et Yesod. Lorsqu’els découvrent que les fragments de l’âme du Créateur se sont dispersés dans Malkouth, dont la séphira a été juste fêlée, les élohim se concentrent aussi sur ce royaume particulièrement importants, puisqu’il accueille les fragments de l’âme d’EL.

Seul le Porteur de Lumière, avec son feu sacré, a la capacité de fondre le cristal pour le recoller et réparer les séphiroth. Ne pouvant le faire seul, faute de temps, el décide de fonder sept dynasties de forgerons, pour les sept royaumes brisés. Ces fils, appelés Saints Forger’ailes, qui seront dotés de sa puissance enflammée et pourront la transmettre à leurs descendants, pour réparer les séphiroth. 

Le Porteur de Lumière visite les sept séphiroth brisés et s’unit dans chacun d’eux à une azoha. El insuffle dans l’œuf de sa progéniture toute la puissance de son feu. Ainsi, el engendre :

  • Vulcaniel Fitzlum, qui répare Guebourah
  • Héphésiel Fitzlum, qui répare Hessed
  • Lemniel Fitzlum, qui répare Tiphéreth
  • Kothariel Fitzlum, qui répare Netzach
  • Kahikel Fitzlum, qui répare Hod
  • Gongiel Fitzlum, qui répare Yesod
  • Tvashtariel Fitzlum, qui répare Malkouth

 

Le Porteur de Lumière étudie et communie avec le reste d’EL pour comprendre les origines de la Brisure. Alors qu’el prie dans la salle du trône d’EL, à l'extérieur, ses fils travaillent. Els concluent que les structures des séphiroth n’étaient pas assez solides pour contenir la puissance infinie de la lumière d’EL. Par conséquent, els vont chercher à réparer mais aussi et surtout à renforcer les séphiroth, qui sont les nœuds cruciaux du corps-univers Adam Kadmon. Grâce au renforcement, les royaumes pourront contenir la puissance d’EL dès que son âme sera reconstituée. En attendant, grâce au renforcement, les royaumes (qui sont contenus à l’intérieur des séphiroth) seront protégés des ténèbres et des brisures éventuelles. 

L’hérésie des Usurp’ailes

Les Forger’ailes et les trois Piliers de la Création (Fitzev), ainsi que les grands navigateurs, améliorent considérablement les conditions de vie des élohim dans tous les royaumes. Ces derniers les voient travailler en permanence. Leur reconnaissance est si grande que le peupl’aile se met à célébrer leurs sauveurs régulièrement. Mais bientôt, ces célébrations se transforment en vénérations. Des temples sont construits où les élohim se réunir pour envoyer de l’énergie aux bâtisseurs. Ces derniers deviennent comme des dieux protecteurs. Les élohim leur envoient des prières pour demander cette protection. Ainsi, des cultes d’élohim vénérant d’autres élohim apparaissent. 

Les bâtisseurs, y compris les Fitz, refusent d’encourager ces pratiques qui sont incompatibles avec les ordres des primordieux. Cependant, certains des bâtisseurs profitent de cette vénération. Els se laissent adorer et utilisent leur influence sur les élohim pour obtenir des postes prestigieux. Els défient l’autorité des souverains des royaumes et imposent leurs agendas par le chantage. Els profitent du fait qu’aucun primordieu ne réside de manière permanente dans ces trois royaumes pour s’imposer dans des mégapoles élohiennes, voir des pays entiers. Ces séraphins sont portés par leurs cultistes parmi le peupl’aile et détrônent des souverains de ces royaumes et imposent leurs lois. Els se font vénérer et deviennent des souverains absolus, souvent très autoritaires. Els sont surnommés les Usurp’ailes. 

Aucun Forger’aile Fitzlum ne fait encore cela, mais leurs propres enfants s’en donnent à cœur joie. Les enfants des Fitzev aussi. Bientôt, les Usurp’ailes se démultiplient et finissent même par se battre entre els pour obtenir leurs couronnes. Le peupl’aile prend parti en évaluant lesquels construiront les meilleures tours, bâtiments, sanctuaires. La situation devient instable alors que les usurp’ailes rivaux détruisent et reconstruisent à tout-va. Dans leurs conflits, els oublient de s’occuper de la structure fragile de la Création elle-même. Les déchirures se multiplient, entraînant la mort de millions d’élohim. 

Cela ne suffit pas encore à attirer l’attention des primordieux. En 3707, environ 450 ans après la révolte de Tiamatiel, c’est finalement l’action de Vulcaniel, Forger’aile de Guebourah, qui change cela. Un de ses fils, Ortoniel, détrône le souverain du Gueb Oriental, l’accusant légitimement de faire la guerre si violemment que les structures des forger’ailes se brisent. C’est le premier coup d’État ayant lieu dans un royaume inférieur (sous l’Abysse). Vulcaniel prend le parti de son fils et se lance dans une campagne pour prendre le contrôle de Guebourah. Séraphins et puissances se battent entre els.

Les Forger’ailes de Hod et Hessed se lancent à leur tour en campagne contre les souverains de leurs royaumes. Les trois rebelles sont soutenus par les Piliers de la Création, notamment Amatérasiel. 

Une nouvelle fois, les élohim sont au bord d’une guerre civile à l’échelle de la Création. Le Porteur de Lumière et les autres primordieux interviennent et punissent les usurp’ailes, qui sont détrônés et emprisonnés. Vulcaniel est emprisonné sous le mont Olympus de Madim, capitale de Guebourah. Les primordieux rendent le pouvoir aux chefs des chœurs.

La fondation de l’Ecclésia (3750)

En 3750, Suite à cette catastrophe, le Porteur de Lumière ordonne la fondation de l’Ecclésia, un culte officiel vénérant EL et EL uniquement. Le clergé est composé de séraphins, qui s’installent dans des cathédrales et des églises construites dans tous les royaumes, toutes les villes, jusqu’aux plus petits des hameaux de la Création. Leur fonction est de propager le culte d’EL et d’écraser les cultes envers des élohim. 

Aucun des Forger’ailes n’est enrôlé dans cette nouvelle religion. Le Porteur de Lumière donne naissance à de nouveaux Fitzlum qui seront destinés à devenir les trois Saints Cardin’ailes de l’Ecclésia : Orion, Lourion et Makémaké.

Orion Fitzlum dirige les séraphins-oracles. Ces derniers entrent directement dans la salle du trône d’EL, aussi appelée la Couronne, pour recevoir des communications émises par l’âme détruite du Créateur. Ces communications sont faites le plus souvent sous la forme de visions captées par les séraphins. Els interprètent ensuite ces visions et en déduisent les ordres et la volonté d’EL. 

Lourion Fitzlum dirige le clergé de l’Ecclésia. El appointe les évêques dans tous les royaumes de la Création, qui dirigent les clergés locaux. Les évêques conseillent aussi les souverains des territoires élohiens et occupent donc des fonctions influentes. 

Makémaké Fitzlum dirige les forces militantes de l’Ecclésia. Ces dernières protègent les fidèles et le clergé dans les lieux de culte et lors des voyages liés aux activités de l’Ecclésia. Els veillent aussi à tuer dans l’œuf les cultes et vénérations interdites. 

Les séraphins membres de l’Ecclésia utilisent tous leur feu sacré pour accomplir leur mission. Ce feu a la caractéristique d’enflammer le peupl’aile dans des transes vénératrices dirigées vers EL, le Créateur. Ce dernier est désigné comme source de toutes les autorités, de toutes les destinées. EL, à travers les primordieux, est le seul vrai souverain de la Création. EL seul mérite vénération. 

Pour dresser les élohim, l’Ecclésia n’hésite pas à mettre en avant les comportements vertueux, mais aussi à punir les élohim désobéissants ou insoumis. Ces derniers sont purifiés par le feu et doivent traverser diverses épreuves, plus ou moins douloureuses ou difficiles, en fonction de la gravité de leurs péchés. Les repentis peuvent ensuite reprendre leurs services au Grand Dessein.

L'Ecclésia utilise les services de trônes et de la Vigie pour repérer et appréhender les élohim pécheurs.

La bataille pour Hod

Lorsque les Forger’ailes sont punis et que l’Écclésia prend racine, un nouvel épisode secoue la Création. Le fils préféré du Porteur de Lumière, Sandalphon, n’est pas seulement héritier du feu sacré : el est aussi porteur d’une vision inédite. Convaincu que la stabilité de la Création dépend de l’ordre et de la discipline, el façonne un nouveau chœur à partir de ses propres disciples : les vertus. Ce chœur, à la fois administratif et spirituel, se distingue par son intelligence organisationnelle et sa capacité à harmoniser les forces éparses des royaumes.

Sandalphon demande alors à son père un geste décisif : offrir aux vertus un royaume où installer leur gouvernement et affirmer leur légitimité. Après de longues prières dans la salle du trône d’EL, le Porteur de Lumière accepte. El désigne Hod, royaume de la science et de la logique, comme domaine des vertus. Pour compenser ce transfert, el annonce que le siège des séraphins est désormais déplacé à Kether, la couronne de la Création, afin de les rapprocher de la lumière d’EL.

Cette décision, loin d’être accueillie avec gratitude, provoque une onde de révolte parmi les séraphins de Hod. Ceux-ci considèrent leur royaume comme le cœur ardent de leur mission. Abandonner Hod revient, à leurs yeux, à renier leur vocation et à céder la flamme à un chœur trop jeune pour en comprendre la charge. Leurs réticences prennent rapidement la forme d’une insurrection ouverte.

À la tête des rebelles se dresse Mercurion, souverain des séraphins de Hod, figure charismatique et intransigeante. Face à lui, Sandalphon prend personnellement les armes pour imposer l’autorité de son nouveau chœur. La confrontation se transforme en une véritable bataille fratricide.

Les séraphins déchaînent leur feu sacré dans des colonnes incandescentes qui embrasent les forteresses de cristal, tandis que les vertus, armés de leurs réseaux d’information et de leurs pouvoirs d’harmonisation, coordonnent avec une précision implacable leurs contre-attaques. Les chants de guerre résonnent entre les tours brisées, et la lumière d’Hod se teinte de rouge sang.

Finalement, c’est Sandalphon lui-même qui affronte Mercurion en duel. Le combat est titanesque : la lame flamboyante de Mercurion, nourrie par des millénaires de ferveur, se heurte aux résonances glacées de Sandalphon, qui porte en el la rigueur du nouvel ordre. Après une lutte acharnée, Mercurion tombe, terrassé par son rival. La rébellion s’éteint aussitôt, et Hod devient officiellement le royaume des vertus.

La victoire de Sandalphon scelle la légitimité des vertus, mais laisse des blessures profondes. La réputation des chœurs cousins, séraphins et vertus, en ressort ternie. Les peuples de la Création, témoins de cette guerre fratricide, commencent à douter de la fiabilité de leurs gardiens.

Le Porteur de Lumière, quant à lui, vit cette querelle comme une trahison de sa propre maison. Amer de voir ses fils se déchirer pour des couronnes éphémères, el se retire dans la solitude glaciale de Kether, d’où el ne sort plus que rarement. Les élohim murmurent que son silence pèse lourdement sur l’Écclésia et la coordination des royaumes, ouvrant une nouvelle ère de doutes et de divisions.

L’âge d’or

Après les troubles des Usurp’ailes et la sanglante bataille pour Hod, un temps de stabilité s’installe enfin dans la Création. L’Ecclésia, désormais solidement établie, régule l’activité des séraphins et canalise leur feu sacré vers des buts clairs : l’adoration d’EL et la protection du Grand Dessein. Ce cadre institutionnel met fin aux dérives de jadis et redonne aux séraphins leur rôle premier : être les prêtres ardents de la lumière.

Grâce à cette stabilité politique et économique, les guildes de forgerons séraphins prospèrent. Les dynasties des Forger’ailes, bien que déchues de leur ancienne superbe, trouvent dans les guildes un espace où leur savoir-faire renaît. Leurs ateliers résonnent jour et nuit du fracas des marteaux et du chant des flammes. Dans toutes les Séphiroth, les travaux de réparation avancent : les brèches se referment, les structures cristallines se renforcent, et l’horizon de la Création paraît plus sûr que jamais.

Le Porteur de Lumière, conscient des fautes passées de ses fils, s’efforce de faire des séraphins un exemple éclatant de moralité et de dévotion. EIl les exhorte à incarner la discipline spirituelle, à purifier leurs âmes comme els purifient les Séphiroth. Peu à peu, les séraphins acceptent cette mission avec ferveur. Leurs flammes ne sont plus seulement des armes ou des outils de forge, mais deviennent des symboles sacrés.

Bientôt, les séraphins prennent un rôle de prosélytes. Dans les cathédrales et les places publiques, els enflamment leurs halos pour plonger les foules dans une transe fervente, dirigeant toute cette énergie vers EL seul. Leurs sermons embrasés, soutenus par les visions des Fitzlum oraculaires, éveillent dans le cœur du peupl’aile un feu de foi inextinguible. Les temples s’élèvent dans chaque cité, et même dans les hameaux les plus reculés, des chapelles abritent un séraphin prêcheur.

Cet élan religieux redonne aux séraphins un prestige immense. Els deviennent les guides spirituels de la Création, unissant les royaumes sous une même bannière de foi. Leur mission dépasse alors la simple réparation des Séphiroth : els se voient comme les gardiens de l’âme d’EL, chargés de rallumer ses fragments dispersés en chaque être vivant.

Ainsi s’ouvre ce que les chroniqueurs appelleront l’Âge d’or des séraphins : une ère de ferveur et de reconstruction, où leurs flammes guident à la fois les travaux des guildes, les prières des foules, et la marche des royaumes.

La Seconde Brisure (6665)

En l’an 6665, la Création est de nouveau secouée par un cataclysme : une nouvelle Brisure fend les Séphiroth. 

Les séraphins, pris de court, sont les premiers à se jeter dans la mêlée. Leurs halos s’embrasent, et leurs voix se muent en hymnes de feu. Avec les puissances, els forment la première ligne, les plus redoutables guerriers des Cieux. Mais cette fois, leur ferveur ne suffit pas. Les hordes démoniaques, innombrables, se déversent comme une marée noire, engloutissant royaumes et cités. En quelques siècles seulement, neuf élohim sur dix périssent, et la Création s’enfonce dans une nuit de deuil et de désespoir.

Le Porteur de Lumière el-même descend au cœur de l’Abysse pour affronter les démons, son feu sacré rugissant une dernière fois contre le néant. Dans le même temps, les séraphins de Kether se rassemblent pour défendre la Couronne, le sanctuaire où repose l’âme brisée d’EL. Kether devient une citadelle assiégée.

Alors que la majorité des séraphins combattent au front, les plus jeunes, les faibles et les novices trouvent refuge dans la salle du trône d’EL. Sous la conduite d’un jeune messie à la voix enflammée, le Métatron, els se livrent à des prières perpétuelles. Jour et nuit, leurs cantiques résonnent, appelant EL à rester éveillé, implorant sa lumière de pulser encore pour contenir l’avancée des ténèbres. Dans leurs transes ardentes, leurs halos se lient en un réseau flamboyant, véritable cœur battant de la résistance.

Mais prier ne suffit pas. Dans les profondeurs de Kether, au sein des antiques forges séraphiniques, un projet secret prend forme. Guidé par la vision désespérée du Porteur de Lumière, Euthanatos Fitzpomp, chérubin, œuvre sans relâche avec une confrérie de séraphins. Leurs marteaux martèlent la matière des Séphiroth els-mêmes, leurs flammes consument des siècles de ressources et de vies. Leur but : forger une arme de destruction divine, capable de renverser le cours de la guerre.

Pendant un millénaire entier, le siège se prolonge. Des générations entières de séraphins naissent et meurent dans les prières, le combat et la forge. Le nom de Métatron devient synonyme d’endurance sacrée. La rumeur court qu’el converse directement avec l’âme d’EL, qu’el transmet aux fidèles des éclats de visions venues du Créateur endormi.

Et enfin, après mille ans de souffrances et de ferveur, le fruit des forges surgit des flammes : Atik Yomin, le premier partzuf. Son halo est un soleil vivant, sa voix une apocalypse. D’un seul souffle, Atik Yomin balaie les démons, les anéantit, et pour un temps, la lumière reconquiert la Création. L’exploit rappelle le miracle ancien du Porteur de Lumière lors de la Première Brisure.

Mais cette victoire a un prix. Le Porteur de Lumière, consumé par son combat dans l’Abysse, se sacrifie. Son halo s’éteint comme une étoile à l’agonie, laissant les élohim orphelins de leur père et de leur guide. Sa mort marque la fin d’une ère et l’ouverture d’une autre : celle du Far Tikkun, la longue et douloureuse reconstruction après la nuit.

La reconstruction : le règne du Métatron

Après la Seconde Brisure, la Création demeure fracturée. L’Abysse trace une cicatrice infranchissable entre les royaumes supérieurs et inférieurs. Toute communication est rompue ; nul éloha ne traverse, nul message ne passe. Dans cette séparation dramatique, une majorité de séraphins se retrouvent isolés à Kether, veillant sur la Couronne et sur ce qu’il reste d’EL.

C’est alors qu’émerge une figure nouvelle. Porté par une ferveur mystique qui transcende les siècles de prières, le Métatron est propulsé à la tête des royaumes supérieurs. Sa voix, forgée dans le feu du siège de Kether, devient celle de l’autorité spirituelle et politique. Pour les séraphins comme pour le peupl’aile, el n’est plus seulement un messie : el est le nouveau guide des Cieux.

Sous son impulsion, les séraphins prennent en main la reconstruction. Aux côtés d’Euthanatos Fitzpomp, le Métatron entreprend de rebâtir le Berceau, le sanctuaire où reposent les âmes des élohim défunts en attente de résurrection. Dans ce lieu sacré, les séraphins voient la continuité du Grand Dessein, malgré la fracture qui les sépare de leurs frères d’en bas.

Mais le Métatron ne se contente pas de restaurer : el innove. Constatant la disparition mystérieuse des Trônes, el lance un projet audacieux : leur remplacement. Les séraphins, sous sa direction, travaillent à réinventer la structure de l’ordre céleste, à forger de nouvelles sentinelles capables de garder l’équilibre des Séphiroth.

Son œuvre la plus éclatante demeure toutefois la conception de cinq nouveaux partzufim. Guidés par les plans mystiques du Métatron, les forges de Kether enfantent ces colosses vivants, armures de lumière et de feu sacré. Ces partzufim deviennent les remparts infranchissables des royaumes supérieurs, tenant l’Abysse en échec avec une efficacité jamais vue depuis le sacrifice du Porteur de Lumière.

Dans cette ère sombre, le Métatron s’impose comme un grand bâtisseur, surpassant même les plus illustres des Forger’ailes. Les séraphins lui vouent un culte immense, le considérant comme le plus noble de leurs pairs, l’incarnation vivante de la volonté d’EL. Sous son égide, la reconstruction se teinte de ferveur : les guildes travaillent dans une discipline sacrée, les temples se remplissent de chants, et l’espoir renaît parmi les vivants.

Le contexte reste difficile. Les royaumes supérieurs sont assiégés par les ténèbres, et les blessures de la Brisure demeurent béantes. Mais malgré tout, l’espérance persiste. Car les âmes continuent d’affluer au Berceau, traversant l’Abysse depuis les royaumes inférieurs. Cela signifie qu’en bas, d’autres élohim survivent, résistent, et prient eux aussi. Bien qu’aucun contact ne soit possible, cette certitude d’une vie au-delà de l’Abysse entretient la flamme.

Ainsi commence le règne du Métatron : une ère de foi, de reconstruction et d’attente. Les séraphins l’élèvent au rang de père spirituel, bâtisseur et gardien de la lumière. Et à travers lui, la Création garde la conviction que, malgré les fractures, le Grand Dessein se poursuit.

La réunification (8775)

En l’an 8775, un événement inattendu bouleverse l’équilibre fragile des royaumes supérieurs : les partzufim, ces colosses forgés dans les forges de Kether, décident de leur propre initiative de traverser l’Abysse. Animés d’une volonté qui dépasse même leurs créateurs, ils franchissent la fracture cosmique pour rejoindre les royaumes inférieurs. Leur passage brise le mur d’isolement qui séparait les deux moitiés de la Création depuis la Seconde Brisure.

Ainsi s’ouvre l’ère de la Réunification. Les royaumes supérieurs et inférieurs, longtemps évolués séparément, se retrouvent face à face. Mais cette rencontre n’a rien d’une étreinte fraternelle : deux civilisations, deux visions du Grand Dessein, deux ordres politiques distincts s’entrechoquent.

Dans les royaumes inférieurs, c’est le Grand Architecte, dernier primordieu vivant, qui règne sans partage. Son autorité, forgée dans la logique et la discipline, impose une gouvernance stable et rigoureuse. À l’opposé, dans les royaumes supérieurs, le Métatron, sanctifié par des siècles de prières et de batailles, règne en tant que guide spirituel incontesté. Ses séraphins, galvanisés par un millénaire de ferveur, l’entourent d’un culte quasi absolu.

Lorsque les deux souverains se rencontrent, le contraste est saisissant. Le Grand Architecte incarne la rationalité froide, la hiérarchie calculée, la vision du bâtisseur pragmatique. Le Métatron reflète la ferveur ardente, la foi brûlante, et l’idéal d’un monde entièrement tourné vers EL.

Les tensions politiques se font vite sentir. Les royaumes inférieurs cherchent à imposer la gouvernance du primordieu, considérant que l’autorité naturelle du Grand Architecte doit s’étendre sur toute la Création. Mais les séraphins, farouchement attachés à leur indépendance et convaincus de leur rôle de gardiens spirituels, dénoncent une tentative de spoliation. Els accusent les royaumes inférieurs de vouloir leur voler leurs précieuses ressources : les ophanim et les partzufim, devenus remparts vivants des royaumes supérieurs.

Le Métatron, bien que porté par cette ferveur, cherche à éviter une guerre fratricide. Par une série de négociations ardues, el conclut avec le Grand Architecte les Accords d’Azapof. Ces accords fixent un équilibre délicat. Le Métatron conserve le contrôle spirituel des royaumes, ses séraphins y imposant le culte d’EL avec une rigueur morale sans précédent. En échange, le Métatron concède aux royaumes inférieurs l’accès à des ressources vitales : la production des ophanim et la mise à disposition de plusieurs partzufim pour défendre leurs frontières.

Les conséquences de la réunification et de la ferveur séraphine

L’union scellée par les Accords d’Azapof n’apporte pas la paix véritable, mais une cohabitation sous tension. Si les guerres ouvertes sont évitées, l’équilibre repose sur un fil fragile.

Vie sociale et culturelle

Dans les royaumes supérieurs, les séraphins, portés par leur ferveur, imposent une discipline religieuse stricte. Les temples d’EL prolifèrent : chaque cité, chaque bastion, chaque village possède sa cathédrale flamboyante. Les séraphins y organisent des cérémonies quotidiennes, où le feu sacré embrase les foules, plongeant le peupl’aile dans des transes mystiques.

La vie quotidienne est entièrement rythmée par le culte. Des prières collectives ouvrent et ferment chaque journée. Les guildes travaillent désormais « au service d’EL », leurs productions étant sanctifiées par des bénédictions séraphines. Les mariages, naissances et funérailles ne peuvent avoir lieu qu’avec la présence d’un séraphin prêcheur.

La morale devient sévère. Les séraphins proscrivent les excès, condamnent les déviances, et organisent des rituels de purification par le feu pour les égarés. Si beaucoup acceptent cette rigueur comme une protection, d’autres vivent cette surveillance permanente comme une contrainte insupportable.

Dans les royaumes inférieurs, en revanche, l’autorité du Grand Architecte garde un caractère plus pragmatique. La rationalité domine : les vertus et les dominations organisent la vie sociale autour de la recherche, de l’administration et de la prédiction. Le culte d’EL y existe, mais il reste mesuré, intégré dans un cadre rationnel et fonctionnel. Cette différence culturelle nourrit un fossé identitaire entre les deux moitiés de la Création.

Conséquences politiques

Les accords d’Azapof instaurent un équilibre ambigu. Le Grand Architecte détient la légitimité politique suprême, fondée sur son statut de dernier primordieu. Le Métatron, el, possède une légitimité spirituelle incontestable, appuyée sur la ferveur séraphine et l’aura mystique des partzufim.

Rapidement, cette dualité se traduit par des tensions permanentes. Les royaumes inférieurs reprochent aux séraphins de détourner des ressources au profit de leurs temples, et de manipuler les foules par des transes mystiques. Les séraphins accusent les royaumes inférieurs de jalousie et de vouloir piller Kether, ses forges, ses partzufim et ses ophanim. Les vertus, rationnels et modérés, prennent souvent la tête de l’opposition contre la ferveur séraphine, arguant qu’elle mène à une dérive fanatique dangereuse.

Cette rivalité se cristallise dans les assemblées : les débats deviennent houleux, et chaque décision commune prend des décennies à se conclure.
Une espérance fragile

Malgré tout, la réunification entretient une lueur d’espérance. Les échanges commerciaux reprennent à travers les Séphiroth, les guildes des forgerons se relancent, et les familles séparées par l’Abysse se retrouvent après des millénaires d’isolement. Le peuple savoure cette renaissance, même si l’ombre des divisions plane toujours.

Ainsi, la période post-Azapof est à la fois une ère de reconstruction et de ferveur, mais aussi une ère de méfiances et de fractures. Les séraphins apparaissent aux yeux des uns comme des saints, aux yeux des autres comme des fanatiques. Et dans les coulisses, les tensions entre le Grand Architecte, le Métatron et les vertus annoncent déjà de nouvelles luttes pour l’avenir des Cieux.

La croisade du primogène (9000)

En l’an 9000, un nouvel élan traverse la Création. Sandalphon le Primogène, fils du Porteur de Lumière et créateur des vertus, annonce une Croisade vers Malkouth. Son but : retrouver les mondes-fertiles engloutis dans les ténèbres lors de la Seconde Brisure et les purifier afin de les réintégrer au Grand Dessein. Pour les élohim, ce projet est d’une sacralité absolue : sauver ce qui fut perdu, rétablir la plénitude du corps brisé d’EL.

Les vertus, fidèles au commandement de leur père Sandalphon, prennent naturellement la tête de l’expédition. Leur organisation rigoureuse, leur discipline et leur pragmatisme en font des chefs idéaux pour une entreprise aussi vaste. Mais les séraphins, bien qu’invités à se joindre à la croisade, accueillent la nouvelle avec méfiance. Nombre d’entre els, surtout parmi les plus fanatisés, craignent que les vertus utilisent cette croisade pour accroître leur prestige aux dépens de l’Ecclésia et du Métatron.

Certains prônent même une croisade parallèle, purement séraphine, qui affirmerait la primauté du feu sacré et de la ferveur religieuse. Mais le Métatron, fidèle à son idéal de paix entre les chœurs, refuse d’entrer dans une telle rivalité. El proclame publiquement son soutien à Sandalphon et propose une coopération fraternelle. Ainsi, les séraphins embarquent eux aussi, non pas comme concurrents, mais comme alliés de la croisade.

Les séraphins en croisade

L’apport des séraphins se révèle déterminant. Leur feu sacré se montre inégalé pour purifier les zones les plus profondément corrompues par les ténèbres. Tandis que les vertus établissent des routes, bâtissent des camps fortifiés et planifient la logistique, les séraphins ouvrent la marche, consumant les brèches démoniaques dans des tempêtes de flammes et rallumant les feux de foi dans les cités libérées.

Mais cette croisade n’est pas seulement une guerre contre les démons. À travers les ténèbres, les croisés retrouvent des civilisations élohiennes isolées depuis la Seconde Brisure. Ces peuples, coupés pendant des millénaires, ont développé leurs propres cultures, croyances et structures sociales. Pour les séraphins prosélytes, le choc est immense : certains élohim vénèrent désormais des idoles locales, d’autres ont oublié jusqu’au nom d’EL.

L’Ecclésia considère ces élohim comme des brebis perdues à ramener au cheptel. Les séraphins multiplient les prêches, les cérémonies flamboyantes et les rituels de purification pour restaurer la foi véritable. Parfois, ces peuples acceptent avec gratitude le retour au culte d’EL. Mais souvent, els résistent, accusant les croisés d’arrogance et de vouloir effacer leurs traditions millénaires.
Les conflits religieux

Rapidement, les tensions se muent en conflits sanglants. Dans certaines cités, les habitants refusent de se soumettre au culte imposé par l’Ecclésia. Les séraphins, convaincus de la sainteté de leur mission, n’hésitent pas à employer le feu sacré pour écraser ce qu’els qualifient d’hérésies. Des bûchers s’élèvent, des temples sont rasés, et les dissidents sont purifiés dans les flammes.

Les vertus, plus rationnels, s’opposent parfois à ces excès. Els plaident pour une intégration progressive, par l’éducation et la diplomatie. Mais la ferveur séraphine est telle que ces divergences se règlent souvent par des compromis fragiles. Sandalphon et le Métatron, bien que frères dans cette croisade, peinent à contenir leurs troupes respectives.

Malgré ces difficultés, la Croisade de Sandalphon progresse. Des mondes-fertiles sont retrouvés, purifiés, et reconnectés au réseau des Séphiroth. Chaque victoire est célébrée comme une étape vers le Tikkun, la réparation finale. Mais chaque victoire s’accompagne aussi de cicatrices : civilisations brisées, héritages effacés, sang versé au nom d’EL.

Ainsi, la croisade devient une entreprise ambivalente : à la fois une mission sacrée de purification et une guerre de conquête idéologique. Les séraphins, enflammés par leur ferveur, marquent cette ère de leur empreinte : celle de prêtres-guerriers, redoutés autant qu’admirés, libérateurs pour les uns, oppresseurs pour les autres.

Les séraphins contemporains (14000)

Depuis la fin de la Croisade de Sandalphon, les séraphins ne déposent pas leurs armes ni leurs flammes. Leur mission de purification se poursuit sans relâche. Dans tous les royaumes, els traquent les résidus d’hérésies, prêchent avec ardeur et instaurent une inquisition permanente, convaincus que la survie de la Création dépend d’une foi sans faille en EL. Chaque cité voit s’élever ses temples embrasés, chaque famille doit s’agenouiller devant les prêtres de feu, et chaque écart de conduite se solde par des rituels de purification.

En parallèle, les séraphins consolident leur pouvoir matériel. Depuis des siècles, els contrôlent le commerce du cristal, matière première indispensable à la forge, aux communications et à l’entretien des Séphiroth. Ce monopole leur assure d’immenses richesses et une influence écrasante dans les échanges entre royaumes. Les guildes de forgerons séraphins, bénies par l’Ecclésia, dominent le marché, et leurs convois protégés sillonnent la Création.

La rivalité avec les vertus n’a pas disparu. Au contraire, elle s’envenime. Les vertus, héritiers de Sandalphon, défendent une vision rationnelle, mesurée et administrative de la Création. Mais leur autorité chancelle : Sandalphon, épuisé par la croisade et les siècles de gouvernement, sombre dans un coma profond. Sans leur guide, les vertus perdent en légitimité et en poids politique. Les séraphins profitent de ce vide pour s’imposer comme les arbitres du destin de la Création.

Au sommet, deux figures se tiennent désormais face à face. Le Grand Architecte, dernier primordieu, garant de la structure, de l’ordre et de la logique. Le Métatron, incarnation vivante de la ferveur séraphine, chef spirituel et bâtisseur d’un culte inébranlable.

Tous deux règnent sur une Création fracturée. Chacun incarne une légitimité différente, l’un par sa nature divine et originelle, l’autre par la ferveur populaire et la puissance des séraphins. Entre els, une paix fragile se maintient, mais le moindre souffle peut rallumer la flamme de la discorde


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Le Cycle d'AZ et EL, Tome 1 : Les Gardiens de Sicad

Le Cycle d'AZ et EL, Tome 2 : Le Fitzarch Pénitent

Le Cycle d'AZ et EL, Tome 3 : La Route du Pendu

Le Cycle d'AZ et EL, Tome 4 : Intrigues au Palais d’Argent

Le Cycle d'AZ et EL, Tome 5 : L'Amour ou la Mort

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Le Cycle d'AZ et EL, Lore 1 : L’Histoire de la Création selon les élohim

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 2 : Le Livre des Anges

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 3 : Le Livre des Principautés

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 4 : Le Livre des Puissances

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 5 : Le Livre des Dominations

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 6  : Le Livre des Séraphins

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 7  : Le Livre des Chérubins

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 8  : Le Livre des Vertus

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