Prêtres du culte d’EL

Les séraphins constituent le chœur sacerdotal suprême de la société élohienne. Officiant au sein de l’Ecclésia, dans les cathédrales et les sanctuaires, els sont les gardiens du culte d’EL et les garants de l’orthodoxie spirituelle. Leur mission principale est de maintenir l’âme d’EL éveillée, celle-ci reposant dans la Couronne de Kether. Pour ce faire, les séraphins mènent quotidiennement de longues liturgies, alternant prières, hymnes et rituels, souvent accompagnés d’encens de lumière et de processions solennelles. Ces cérémonies, parfois retransmises dans tout le réseau EL, rythment la vie spirituelle des élohim et renforcent leur lien métaphysique avec EL et la Création.

En plus de leur rôle liturgique, les séraphins de l’Ecclésia exercent une direction spirituelle sur l’ensemble des chœurs. Els dispensent des enseignements moraux, arbitrent les conflits doctrinaux et prodiguent des conseils aux archanges. Leur autorité ne repose pas uniquement sur la foi, mais aussi sur un droit canon complexe, consigné dans les Codex Séraphiniques, qui régissent la vie religieuse et civile pour la bonne conduite du Grand Dessein. Les séraphins disposent du pouvoir de sanctionner les hérésies et les péchés par des ordalies plus ou moins difficiles. 

Afin de défendre l’intégrité doctrinale, les séraphins disposent d’une Inquisition sacrée, corps autonome chargé de traquer et de juger les déviances théologiques. Cette institution, connue sous le nom de Tribunal, enquête sur les accusations de corruption démoniaque, d’altération du culte ou de propagation d’enseignements interdits. Ses agents, appelés Juges, opèrent dans l’ombre, disposant d’une juridiction qui prime sur celle des autorités civiles et militaires. Leurs méthodes, souvent redoutées, mêlent interrogatoires psychiques, visions imposées et épreuves de pureté visant à révéler les influences corrompues.

Les séraphins sont également les diplomates du sacré. Els représentent le culte d’EL auprès des différentes cours élohiennes et interviennent lors de crises spirituelles majeures. Leur présence dans les négociations garantit que toute décision politique reste conforme au Grand Dessein. Dans les temps de guerre, certains séraphins de l’Ecclésia accompagnent les armées pour insuffler le courage, bénir les armes et officier sur le champ de bataille. Leur halo flamboyant et leurs chants incandescents servent alors autant de symbole galvanisant que d’arme psychique contre les ténèbres.

Ainsi, dans la hiérarchie élohienne, le chœur des séraphins incarne l’union de la foi et du pouvoir. Maîtres des rituels, gardiens de la doctrine et juges des élohim, els veillent à ce que la lumière d’EL ne s’éteigne jamais, imposant leur autorité sacrée jusque dans les recoins les plus reculés de la Création.

Forgerons du cristal

Au-delà de leur rôle sacerdotal, les séraphins sont aussi les maîtres forgerons de la Création, une fonction qu’els occupent par héritage direct du Porteur de Lumière. Ce dernier maitrisait le feu sacré, unique flamme capable de faire fondre et modeler le cristal originel, matière primordiale issue de l’essence d’AZ. Ce pouvoir de Pyromancie propre aux séraphins, les place au sommet de l’artisanat sacré et leur confère un monopole absolu sur toute transformation de ce matériau.

Ce cristal constitue l’ossature des Séphiroth, les grandes sphères d’existence qui contiennent les royaumes célestes. Lors des cataclysmes cosmiques que furent la Première et la Seconde Brisure, plusieurs d’entre elles furent fracturées . Depuis, la mission sacrée des séraphins est de les reforger, exploit impossible sans le feu sacré. Chaque reconstruction de Séphira est considérée comme un acte liturgique majeur, alliant prière, chant et forge dans un rituel où la matière et l’esprit se confondent.

Le feu sacré est également utilisé pour façonner les azohim, êtres de cristal doués de vie et porteurs des matrices reproductrices nécessaires à l’engendrement de tous les élohim. En d’autres termes, les séraphins détiennent le contrôle absolu de la reproduction de leur espèce. Les ateliers où naissent les azohim : les Forges Azohiennes, sont protégés par des ordres militaires dévoués et interdits d’accès aux profanes. Chacun de ces lieux est à la fois un sanctuaire et un arsenal biologique, où chaque azoha forgée devient une ressource précieuse. 

Ce même cristal est aussi la matière première de la plupart des structures élohiennes, des cathédrales flamboyantes de Kether aux forteresses stellaires, en passant par les vaisseaux élohiens. Sa production et sa distribution sont régulées par de puissantes Guildes Séraphiniques, corporations à la fois religieuses et économiques, dont les maîtres siègent au Haut-Conclave aux côtés des plus hauts dignitaires du culte. Chaque guilde a ses spécialités : restauration des Séphiroth, conception d’azohim, forge d’armes sacrées ou architecture monumentale.

Leur maîtrise exclusive du feu sacré fait des séraphins les architectes biologiques et spirituels de la Création. Els détiennent un pouvoir unique : façonner la structure même de l’univers et décider qui pourra voir le jour dans les générations futures. Entre leurs mains, la forge devient un autel, et chaque goutte de cristal fondu, une offrande. Mais derrière cette façade sacrée se cache une réalité plus politique : en contrôlant l’accès au cristal, les séraphins tiennent aussi les clés du pouvoir, capables de nourrir ou d’asphyxier un royaume entier selon leurs intérêts.

Purificateurs

Si les séraphins sont prêtres et forgerons, els sont également parmi les plus redoutables guerriers de la Création. Leur corps, forgé dans la lumière et trempé dans le feu sacré hérité du Porteur de Lumière, leur confère une puissance physique et mentale hors du commun. Ces qualités font d’els les champions idéaux pour affronter les démons et les ténèbres qui menacent les Séphiroth.

Sur le ciel de bataille, les séraphins se transforment en serpents ailés purificateurs, leurs corps se drapant d’une armure d’écailles luminescentes, leurs ailes se déployant comme des flamboiements de tempête. Dans leurs gorges brûle le feu sacré, qu’els exhalent en torrents incandescents capables de réduire à néant les chairs démoniaques et de purifier les zones corrompues. Cette flamme n’est pas un simple instrument de destruction : elle est une manifestation directe de la volonté d’EL, et chaque souffle en est une prière ardente.

Leur présence sur le ciel de bataille a un effet galvanisant sur les armées élohiennes. Guidés par une foi inébranlable, els mènent la charge, brisant les formations ennemies et traquant les créatures de l’Abysse jusque dans leurs refuges les plus profonds. Leur mental est aussi aiguisé que leur corps : maîtres des chants liturgiques de guerre, els utilisent leur voix pour déstabiliser l’ennemi, insuffler courage à leurs alliés et renforcer leurs propres thaumaturgies.

Les séraphins appartiennent à des ordres militaires religieux, chacun ayant son propre serment, ses rituels de combat et ses reliques sacrées. Ces ordres ne distinguent pas entre l’acte de prier et l’acte de combattre : pour els, chaque bataille est une liturgie, chaque victoire un sacrifice offert à EL. Les campagnes militaires sont ainsi ponctuées de messes guerrières, de bénédictions d’armes et de processions martiales, autant pour préparer les corps que pour élever les âmes.

Cette combinaison unique de sacerdoce, d’artisanat sacré et de prouesse martiale fait des séraphins l’incarnation vivante de la lumière offensive d’EL : des prêtres forgerons et guerriers, capables à la fois de bâtir la Création et de la défendre dans un même élan sacré.